Créer son entreprise à plusieurs : quel statut choisir ?

 

Créer une entreprise est une aventure, avec sa part d'exaltation, mais aussi sa part de risques. Entreprendre à plusieurs est parfois une solution pragmatique pour mettre en commun des moyens financiers, ou simplement répondre à besoin, une envie de groupe, une réflexion commune. Mais, du projet à la réalité, il y a parfois une grande différence ; et pour que l'aventure ne tourne pas à la désillusion, voire au déchirement, il est important de bien choisir le statut de la société qu’on va créer.

Les formes juridiques classiques

La SARL (société à responsabilité limitée) et la SA (société anonyme) sont les statuts les plus largement plébiscités lors de la création d'une société à plusieurs. Le premier reste néanmoins largement majoritaire dans le nombre d'immatriculations, car une différence de taille réside dans l'apport en capital. Pas de minimum au sein de la SARL et une responsabilité limitée au montant des apports. Un minimum de 37000 € pour la SA. Si les apports en industrie sont possibles au sein de la SARL, ils ne le sont pas dans la SA. La gouvernance de la SA est également assez lourde à mettre en place, avec notamment la constitution d'une direction générale et d'un conseil d'administration, ce qui explique le recours plus fréquent à la création à la SARL. Pour le reste, les statuts sont relativement proches…

Pour créer une SARL ou une SA, il faut rédiger les statuts, déposer les apports en numéraire, respecter l'obligation de publier une annonce légale de constitution de la société. Ce sont des entreprises aux statuts peu évolutifs et largement régis par le code du commerce, mais qui présentent l'avantage d'une grande stabilité. On les privilégie lorsqu’on souhaite créer une entreprise durable et facilement transmissible, donc adapté à des créateurs multiples qui ont un lien de parenté. Quand les apports sont égaux et que les responsabilités sont partagées, ces statuts permettent de démultiplier les compétences, de répartir les charges de travail, de croiser les avis avant toute prise de décision. En revanche, dans le cas où les apports ne seraient pas égaux, le risque est l'apparition de tensions entre les gérants, ou encore une moindre implication du ou des gérants minoritaires.

La recherche de souplesse

Au contraire de la SARL ou de la SA, la SAS (société par actions simplifiées), se distingue par sa souplesse. Là, non plus, il n'y a pas de capital minimum et le rôle des associés est défini dans les statuts avec un président, un directeur général et éventuellement d'autres directeurs. Différentes organisations sont possibles et la structure peut être modifiée facilement.

Pour créer une SAS, rédaction des statuts et dépôts en numéraires sont également nécessaires ainsi que les formalités de publication légale (l’avis de constitution, c’est-à-dire l’annonce légale de création d’entreprise). La transmission des actions d'une SAS est libre, ce qui rend le statut attractif pour les start-ups, ces jeunes sociétés susceptibles d’évoluer très rapidement. L’avantage est la possibilité de faire naître une émulation, un esprit d'équipe. Le revers de la médaille étant que la facilité à quitter la société peut engendrer une importante instabilité.

 

LIRE NOTRE ARTICLE "SAS, LES RAISONS D'UN SUCCÈS".


Sur le même thème