L’IA comme opportunité de croissance pour les entreprises
L’intelligence artificielle (IA) s’impose aujourd’hui comme un outil stratégique pour les entreprises de toutes tailles. Automatisation des tâches, génération de contenu, analyse prédictive, etc., son intégration dans les processus métiers bouleverse les méthodes de travail. Aucun secteur n’est épargné, pas même les secteurs du droit, de la finance et de la gestion.
L’IA représente à la fois une opportunité de croissance et un défi d’adaptation. Loin de remplacer les compétences humaines, elle vient les renforcer, à condition d’être bien utilisée, encadrée et intégrée dans une stratégie globale.
L’IA : un outil pour la croissance des entreprises
L’intelligence artificielle désigne l’ensemble des technologies capables de simuler des fonctions cognitives humaines, comme l’apprentissage, le raisonnement ou la compréhension du langage.
Dans le monde de l’entreprise, cela se traduit concrètement par :
- l’analyse de grandes quantités de données pour en extraire des tendances (ventes, besoins clients, risques) ou faire des prédictions utiles et fiables afin d’affiner les décisions stratégiques, commerciales ou RH ;
- l’automatisation des tâches récurrentes (prospection commerciale, gestion documentaire ou traitement des demandes clients, par exemple) via des chatbots ou assistants virtuels ;
- la personnalisation des interactions en adaptant les messages ou offres selon le profil et le comportement du client professionnel.
La productivité est l’un des avantages majeurs de l’IA pour la croissance des entreprises grâce au gain de temps généré grâce à l’automatisation des tâches répétitives à faible valeur ajoutée. Elle permet alors aux professionnels de se concentrer sur des missions à plus forte valeur stratégique.
Mais il ne faut pas voir l’intelligence artificielle comme un simple outil d’optimisation opérationnelle. Elle est aussi un outil central dans la stratégie des entreprises. Comment ça, pensez-vous ?
L’IA aide à la prise de décision éclairée. Grâce au traitement massif de données, elle apporte une vision plus fine des marchés et concourt donc à prendre des décisions plus rapides et fondées sur des données probantes.
De plus, elle peut aider à identifier des opportunités de développement de nouveaux produits ou d’amélioration des services. Tout cela contribue à renforcer la compétitivité des entreprises.
L’IA pour les métiers du droit et du chiffre
S’il y a un secteur où l’on ne s’attendait pas spécialement à voir débarquer l’IA (moi, en tout cas), c’est dans le domaine de droit et du chiffre. Mais l’intelligence artificielle a bien évoluée depuis ses débuts. D’ailleurs, c’en est presque effrayant, je trouve.
Professionnels du droit et IA juridique
L’IA juridique (intelligence artificielle appliquée au domaine juridique) transforme les pratiques des professionnels du droit : assistants virtuels, outils de recherche juridique automatisée, IA générative ou encore analyse prédictive. Les impacts de l’arrivée de l’IA juridique sont réels.
D’un point de vue opérationnel, l’IA offre donc un gain de temps significatif en automatisant des tâches à faible valeur ajoutée : lecture de jurisprudences, veille réglementaire, relecture de contrats, assistance juridique via un chatbot, etc.
Mais l’IA se positionne également comme une aide aux formalités juridiques :
- analyse juridique assistée par l’IA pour aider les experts du droit à analyser rapidement de grands volumes de documents juridiques ;
- rédaction automatisée de documents ou d’actes juridiques grâce à la génération de modèles personnalisés en fonction des informations fournies ;
- vérification de conformité et contrôle de cohérence des documents juridiques afin de détecter des incohérences, des oublis ou des erreurs fréquentes ;
- etc.
Concrètement, l’IA contribue à diminuer le risque d’erreurs humaines tout en réduisant les délais de traitement. Vous gagnez en efficacité et qualité de service. C’est la définition même de l’efficience !
L’IA pour les professionnels du chiffre
Amis professionnels du chiffre, l’intelligence artificielle peut également vous être utile. Tout comme pour les professions du droit, l’IA vous aide à identifier des anomalies comptables, à respecter des obligations fiscales ou à assurer le suivi des risques grâce à des algorithmes de contrôle automatisé et prédictif.
Mais l’IA va au-delà du simple contrôle. En analysant des volumes de données financières et sectorielles conséquents, elle vous permet de développer des modèles de prévision budgétaire précis et fiables, d’évaluer la rentabilité de projets ou de simuler l’impact d’événements sur la trésorerie. L’IA contribue ainsi à un pilotage plus agile et à une prise de décision plus rapide.
L’arrivée de l’IA dans le monde du droit et du chiffre a de quoi faire peur ! Il est légitime de se demander si l’IA ne finira pas, un jour, par nous remplacer. D’autant plus que les possibilités d’utilisation de l’IA en entreprise ne cessent de croître. Pour le moment, j’aime voir cette évolution comme une montée en compétences (gestion de la donnée, analyse algorithmique, paramétrage des outils IA, etc.).
L’IA en entreprise : une intégration qui doit être réfléchie et éthique
L’intégration de l’IA dans le monde professionnel soulève certains enjeux en matière de traitement des données personnelles, des risques, d’éthique et de sécurité. Autrement dit, l’intégration de l’IA dans les process métiers doit être encadrée. Je fais le point sur ce qu’il faut savoir sur le sujet !
Le cadre juridique de l’IA en Europe
Comme je le disais en introduction, l’IA doit être bien utilisée, encadrée et intégrée dans une stratégie globale. Mais bien avant cela, les entreprises doivent s’assurer de leur conformité dans l’utilisation des outils IA.
Le règlement général sur la protection des données (RGPD) entré en vigueur en mai 2018 constitue le cadre juridique principal en ce qui concerne le traitement des données personnelles au sein de l’Union européenne.
En avril 2024, la CNIL a publié ses premières recommandations sur l’application du RGPD à l’IA :
- tout traitement de données doit avoir un objectif clairement défini, explicite et légitime ;
- le traitement des données personnelles doit reposer sur une base légale appropriée (consentement explicite, exécution d’un contrat ou respect d’une obligation légale) ;
- seules les données strictement nécessaires à la réalisation de la finalité poursuivie doivent être collectées et traitées ;
- les données personnelles ne doivent pas être conservées au-delà de la période nécessaire à la réalisation de la finalité du traitement.
Toutefois, malgré son rôle central pour le traitement des données personnelles, le RGPD présente certaines limites. Les outils IA reposent sur l’apprentissage automatique, ce qui nécessite l’utilisation d’un très très gros volume de données.
C’est pourquoi l’Europe a mis en place le règlement européen sur l’intelligence artificielle (ou AI Act). Entré en vigueur le 1er août 2024, il s’attache au développement et à une utilisation responsable de l’IA au sein de l’Union européenne en classant les systèmes d’intelligence artificielle selon quatre niveaux de risque.
Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet, tant il est vaste. Si cela vous intéresse, je vous recommande de lire un article traitant de la position de l’Europe face à l’IA.
Intelligence artificielle : les risques à maîtriser
L’IA peut accélérer la croissance, mais sans gouvernance adaptée, elle expose l’entreprise à des risques majeurs. On peut distinguer deux types de risques : ceux à la conception des outils IA (d’où la nécessité de bien les choisir) et ceux liés à l’utilisation de l’IA.
- Biais algorithmiques : ces biais, souvent involontaires, proviennent de jeux de données non représentatifs ou de choix de conception. Ils peuvent générer des décisions discriminatoires, notamment en matière de contentieux juridiques.
- Sécurité des systèmes : cela semble évident, une IA mal sécurisée peut devenir la porte d’entrée de cyberattaques. Les entreprises doivent garantir l’intégrité des modèles et des flux de données et se prémunir des risques.
- Fiabilité des données : la performance d’une IA dépend directement de la qualité des données traitées. Aussi, les données obsolètes, incomplètes ou erronées mènent à des prédictions fausses et donc à des décisions risquées.
Les entreprises doivent intégrer ces enjeux dans leur politique de conformité et d’innovation pour exploiter l’IA sans compromettre leur réputation ou leur performance.
Que l’on soit favorable ou non à l’intelligence artificielle, on n’a plus vraiment le choix aujourd’hui. Elle est partout ! Alors oui, vous pouvez toujours faire le choix de boycotter l’IA et de refuser de vous en servir. Mais vous risquez d’être moins compétitif et performant que vos concurrents (plus cher, délai de traitement plus long, etc.). Aussi, le risque est que ce n’est pas l’IA qui pourrait vous remplacer, mais un autre professionnel du droit ou du chiffre qui la maîtrise mieux que vous.